Aquarelles

Une bonne fée s’est penchée sur le berceau de Bernadette Le Mée : une tante illustratrice de livres pour enfants, qui l’emmenait dans les musées et l’encourageait dans ses créations, au début : des petits livres illustrés. Leg familial mais aussi culturel car elle est d’origine Hongroise, pays de grande tradition graphique.

Sa famille s’est installée en France dans les années cinquante. Bernadette y est née et s’est enracinée dans un cursus artistique qui a induit des rencontres et des voyages initiatiques intéressants comme ce voyage au Sri-Lanka pour apprendre le batik, une technique d’impression sur étoffe.

Au fil du temps, elle a suivi une formation artistique universitaire à Paris et est devenue passeuse : passeuse de savoirs et d’enthousiasme.Chemin faisant, elle s’est un peu emmêlé les pinceaux dans la forêt des petits boulots. Ce n’est qu’il y a peu qu’elle a décidé de devenir une artiste professionnelle.

Sa pratique artistique s’enroule autour de l’aquarelle : elle peint des couches successives de lavis et de cire, ce qui donne des couleurs plus denses mais toujours transparentes. Ses motifs de prédilection sont les scènes de la vie quotidienne : une femme en tablier, un chat, un arbre…réalité sensible où affleurent la poésie et l’âme enfantine : rêveuse et sérieuse à la fois. Richement colorées, ces images sages donnent à voir derrière le visible un invisible très prégnant qui livre son message : dès aujourd’hui, il nous faut repenser notre présence au monde et apprendre à vivre autrement.
Texte de Monique Pierlot